L’importance de la science dans les œuvres de science-fiction.




            Le cinéma de science-fiction, comme son nom l’indique, mélange l’imaginaire avec la science qui est pourtant son opposée. En effet, la science semble rechercher la vérité. Même si certains sous-genres de la science-fiction n’ont aucune volonté de baser leur récit sur des théories établies, notamment « la science-fiction fantastique » dans lequel on retrouve des œuvres comme la saga de La guerre des étoiles. Cependant, certains réalisateurs et écrivains veulent mettre en scène des futurs et univers possibles et plausibles. Ainsi, nous allons nous intéresser à ces œuvres que l’on peut ranger dans la catégorie de la « hard SF », c’est-à-dire qu’elles contiennent des éléments vraisemblables au regard de l’avancée de nos connaissances scientifiques.  

Deux films sont des exemples parfaits de la volonté de leurs réalisateurs de se rapprocher le plus possible des théories scientifiques établies.

Commençons par l’un des derniers films de C. Nolan, Interstellar. Cette œuvre  retrace l’histoire d’astronautes représentant les derniers espoirs de l’humanité. Il présente l’application de nombreuses théories d’A. Einstein sur la relativité générale ou de Stephen Hawking. C. Nolan a voulu représenter le plus fidèlement possible certains objets célestes, comme un trou de ver ou un trou noir nommé Gargantua.



Représentation cinématographique d’un trou noir (Gargantua), Interstellar.



Représentation cinématographique d’un trou de ver, Interstellar.


Avec l’aide des travaux du célèbre physicien américain Kip Thorne et de nombreuses simulations C. Nolan a imaginé la forme que ces astres pouvaient prendre. Mais cette volonté d’être plausible n’est pas illustrée que par Gargantua et le trou de ver. Dans le film, lorsque les héros se posent sur une planète proche du trou noir, les personnages tentent de nous expliquer que le temps se dilate par la gravité du trou noir. Ainsi, quelques heures pour eux pourraient équivaloir à des années pour les habitants de la terre qui ne sont pas influencés par la gravité d’un trou noir. Nous pouvons aussi apercevoir l’ambition de vulgariser des concepts difficiles à concevoir.

Le deuxième film qui a attiré une attention particulière, par son intérêt portait à la science, est le film Seul sur Mars de Ridley Scott. Il met en scène dans un futur proche, une mission scientifique vers Mars. Cependant, une tempête va contraindre l’astronaute Mark Watney à rester bloqué sur la planète rouge. Dans ce film nous suivons donc Mark qui tente de survire plus d’un an, seul, sur une planète hostile, en attendant l’arrivée de la prochaine mission.

Une scène particulière, qui montre Mark établissant un potager directement sur le sol de Martien grâce à ses excréments et à un simple abris, alimenté en air, recouvert par une bâche, a fait beaucoup parler d’elle.


Potager sur Mars, Seul sur Mars.

Alors, ces exemples sont-ils possibles et envisageables dans la réalité ?  Commençons par le film de C. Nolan.

D’une part, le trou noir d’Interstellar est considéré comme l’une des représentations les plus fidèles de cet objet cosmique. En effet, c’est en se basant sur des simulations et sur les travaux de Kip Thorne mais aussi sur ceux de Stephen Hawking qu’il a été construit. Kip Thorne parle lui-même du « trou noir le plus scientifiquement correct dans l'histoire de la science-fiction ». Nous savons aujourd’hui que les trous noirs sont bien réels. Cependant, les trous de ver n’ont aucune véracité scientifique, à ce jour rien ne peut encore prouver leur existence. Selon plusieurs théories, les trous de ver reliraient deux points à travers l’espace. Ainsi, le trou de ver est l’exemple même du principe de la science-fiction. On base des histoires sur des éléments potentiellement possibles mais qui ne peuvent encore être prouvé scientifiquement. Un élément qui permet de faire avancer l’histoire. Sans la présence de ce trou de ver, les astronautes ne pourraient rejoindre le système solaire qu’ils convoitent, et le film n’aurait aucune raison d’exister.

Ensuite, Seul sur Mars se base sur des éléments que l’on connait beaucoup plus, pourtant le film se joue de la science. Pour le potager, Francis Rocard, dans une interview, dit : « Il me semble improbable de pouvoir faire pousser quoi que ce soit dans le sol martien qui est très oxydant. Les sondes Viking ont montré qu'un tel sol tue toutes les bactéries et a fortiori celles des selles. Il n'est pas sûr que patates puissent pousser dans un tel milieu. De plus, pour faire la photosynthèse, il faut une lampe à UV comme celles qu'emploient les aquariophiles pour faire pousser les plantes dans un aquarium. Or Mark Watney n'a pas ce genre de matériel. Dans la réalité, on procèdera probablement à des cultures hors-sol sur du matériau synthétique. ».

Nous venons donc voir différents exemples de l’utilisation et de l’application de la science dans certains films de science-fiction. En effet, ces fictions se servent de la science pour alimenter leur scénario. L’intérêt de prendre véritablement en considération cette discipline permet de former une cohérence dans l’histoire, bien évidemment lorsque le film ou l’œuvre se veut construit sur une réalité plausible. Finalement, la science est un élément scénaristique qui permet au réalisateur de justifier ses choix. Et, pour l’imaginaire de la fiction est nécessaire pour la science, particulièrement pour l’astrophysique.

Bibliographie :

"Seul sur Mars" : une fiction qui résiste (presque) à l'examen scientifique, Le Monde, 2015


MARTIN Célian.

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