Les animés japonais : un support nouveau pour aborder des thématiques inconditionnelles



Les films et séries d’animation japonais sont de nos jours reconnus à l’échelle mondiale et regardés par un public toujours grandissant. Mais quelles sont les origines des animés japonais et comment expliquer cette influence mondiale ? 

Seitaro Kitayama (1888-1945) est l’un des premier producteur d’animé japonais et la plupart de ses films sont des adaptations de contes traditionnels, à une époque où l’animation était dédiée à la propagande anti-américaine. Par la suite, de nouveaux producteurs et scénaristes d’animé ont pris la relève et notamment Osamu Tezuka considéré comme le « père du manga ». Ses techniques de dessin et sa production prolifique (170 000 pages dessinées au cours de sa carrière) lui ont valus ce titre. Il est connu pour ses oeuvres comme Astro, le petit robot qui raconte l’histoire d’un robot dans un monde futuriste où robot et humains coexistent, ou Le Roi Léo qui parle de l’histoire d’un lionceau en Afrique devant reprendre le rôle de roi de la savane. 
Dans les années 1980, l’animation japonaise connait un renouveau et prend de l’importance à l’échelle mondiale grâce à une nouvelle génération de réalisateurs comme Hayao Miyazaki, fondateur du studio Ghibli. Ses oeuvres aujourd’hui mondialement connue sont considérées comme des incontournables : Le Voyage de Chihiro (2001), Mon voisin Totoro (1988) ou encore Le Château ambulant (2004). 



Les films de Miyazaki ont permis d’étendre l’influence de l’animation japonaise à l’échelle mondiale puisqu’ils abordent des thèmes généraux comme l’écologie, le rapport de l’humanité à la nature ou la difficulté de rester pacifiste dans une monde en guerre.
Il faut garder à l’esprit que c’est en partie grâce à l’expansion de la culture japonaise, notamment à travers la nourriture, l’esthétique calligraphique de la langue régionale ou plus largement le mode de vie minimaliste des Japonais qui inspire le monde occidental, que l’animation japonaise a aujourd’hui une réputation mondiale. 
Si les séries et films d’animation japonais connaissent un si grand succès, c’est parce que les scénaristes et producteurs choisissent d’aborder des sujets inconditionnels qui parle à tous. 
Dans Assassination Classroom réalisée par Seiji Kishi à partir du manga de Yūsei Matsui c’est le combat contre la discrimination qui structure en fond de l’intrigue. Le professeur Koro (« Koro-sensei ») est une étrange créature qui serait responsable de la destruction à 70% de la Lune et que tout les gouvernements veulent éradiquer puisqu’il représente une menace pour l’humanité. Le professeur Koro qui prévoit de détruire la Terre en mars prochain propose au gouvernement de former la classe de troisième E du collège prestigieux et sélectif de Kunugigaoka à l’assassinat afin qu’ils le tuent, tout en promettant de ne jamais leur faire de mal. La classe en question est une classe particulièrement discriminée dans le collège de Kunugigaoka, autant par les élèves que par les professeurs à tel point que les élèves eux même pensent de pas avoir d’avenir. C’est bien le problème de la discrimination et de la pression scolaire, très présent dans nos sociétés actuelles, que Yūsei Matsui et Seiji Kishi abordent et cherchent à dénoncer. 


Dans Naruto, le personnage éponyme du manga (écrit et dessiné par Masashi Kishimoto et de l’animé réalisé par Hayato Date) est un jeune garçon du village de Konoha-Maru dans lequel il a grandit seul, sans connaitre ses parents. Apprentis Ninja à l’académie du village, son rêve est de devenir Hokage, c’est-à-dire dirigeant du village. À travers les aventures de Naruto, on comprend que le monde Shinobi (Ninja) est troublé par des conflits multiples et des guerres incessantes. Dans le manga et dans l’animé c’est le thème de la guerre qui est abordée, guerre qui semble à la fois terrible et nécessaire, guerre que le héros cherche à combattre afin d’instaurer la paix par tous les moyens. Masashi Kishimoto cherche en partie à dénoncer l’horreur de la guerre qui a touché son pays, notamment les guerres sino-japonaises qui ont été particulièrement violentes. 



Ainsi, les films et séries d’animation japonais ont su attirer un large public en partie grâce à cette dimension critique. L’esthétique des animés est aussi un facteur important : l’expression faciale des personnages, les mouvements plus ou moins flous, les harmonies des couleurs ... la dimension artistique de l’animation est en perpétuelle progression et reste toujours plus surprenante avec des méthodes plus originales les unes que les autres. 

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