En 1983, Jeff Schell, père de la biologie moléculaire, confectionne le premier végétal génétiquement modifié. Dix ans plus tard, on compte près d'un million d'hectares de cultures d'organismes génétiquement modifiés, principalement destinés à l'alimentation animale et humaine. En 2016, selon Le Monde, les surfaces OGM sont réparties sur 185,1 millions d'hectares dans 26 pays différents.
Les
OGM sont le plus souvent des plantes, auxquelles ont été ajoutés un ou
plusieurs gènes, étrangers à leur espèce, pour que celle-ci puisse résister à
des parasites, à des maladies ou à des herbicides. Ceci a pour objectif
principal d’augmenter la production agricole : ainsi, on pourrait répondre aux
besoins d’une population mondiale croissante, tout en réduisant l’usage de
pesticides nocifs pour notre environnement et la pollution induite par
l’importation et l’exportation de denrées alimentaires ne pouvant
originellement être cultivées que dans une zone tropicale. Néanmoins, les
risques encourus par l’usage massif des OGM sont clairs : la pollution
génétique des plantes environnantes, le développement d’une solide résistance
aux pesticides qui nécessiterait l’usage de pesticides plus dangereux pour
l’environnement ou en plus grande quantité, et enfin l’aggravation de la
dépendance économique des pays en développement et de ses paysans vis-à-vis des
firmes agroalimentaires des pays développés produisant des OGM.
L’usage
massif des OGM est très contesté à cause de ces risques : à l’heure d’une prise
de conscience globale sur l’anthropocène, on considère que les pratiques
humaines ont une incidence significative sur l’écosystème terrestre, et donc
que cet usage massif pourrait avoir de tragiques conséquences
environnementales. Cette notion d’anthropocène reste tout de même critiquée, et
certains estiment que trop d’importance est accordée aux risques écologiques au
détriment de certaines problématiques sociales ou économiques, comme
l’accroissement continuel de la population que nous évoquions précédemment.
Nous pouvons alors nous demander en quoi est-ce que le recours aux OGM est une
solution très problématique à ce problème, source d’importantes tensions et
contestations à l’ère de l’anthropocène. Nous adopterons une approche qui
emprunte des méthodes aux sciences dures et aux sciences sociales, en relatant
tant les inconvénients que les avantages de cette pratique. Dans un premier
temps, nous étudierons l’histoire des OGM, puis nous verrons que le recours aux
OGM est une solution qui suscite beaucoup de polémiques et de débats. Enfin,
nous nous intéresserons au rôle des lobbys, des différents acteurs juridiques
et des scientifiques au sein de ce débat.
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