Partie 3 : L’ouverture de la science occidentale à de nouvelles conceptions de l’intelligence : un affranchissement possible vis-à-vis de l’anthropocentrisme ?




Du fait de la conception anthropocentrique, les recherches et études scientifiques sont focalisées sur l’être humain, ne valent que pour nous et nuisent à toutes autres entités. Force est de constater que la haute considération de notre intelligence n’impressionne que nous. Ainsi, la volonté émergente de considérer de nouvelles conceptions d’intelligence telle que l’intelligence des plantes, montre déjà une avancée dans la science occidentale. Encore faut-il savoir si ce détachement de l’analogie entre l’intelligence et l’être humain pourrait conduire à un affranchissement vis-à-vis de l’anthropomorphisme. Entre les difficultés de domination des plantes devant l’être humain et l’émergence de nouvelles conceptions de l’intelligence pouvant même aller vers un changement de paradigme, la question se présente comme épineuse.

          Les difficultés de l'affranchissement face à l’anthropocentrisme : des plantes au service de l’être humain

Cependant, le comportement que nous tenons face aux plantes reste assez ambivalent. De nombreuses difficultés persistent pour s’affranchir de l’anthropocentrisme. En effet, lorsque l’être humain s’intéresse aux plantes, c’est en général pour son intérêt propre et non pour l’intérêt des plantes et de leurs écosystèmes. 


              L’utilisation des plantes dans un contexte scientifique et technologique

Ces dernières années, de nombreuses innovations technologiques autour des plantes ont émergé. Néanmoins, on peut se demander si le fait de mieux connaître les plantes scientifiquement permet à l’être humain de sortir de son anthropocentrisme. 

La start-up Still human Robotics, qui a récemment mis au point un prototype de « Cyborg Végétal », propose un robot censé permettre à la plante d’exprimer ses besoins, de communiquer. La plante est connectée à de nombreux capteurs et est placée sur une base robotisée (comme une sorte de pot avec des roues) qui lui permet de se déplacer dans l’espace environnant pour trouver la lumière et l’eau dont elle a besoin. Ainsi, selon les fondateurs du projet, cela permet de « fournir aux plantes le cerveau et les jambes que la nature ne leur a pas confié afin d’en produire une société végétale au sein de la société humaine ». On voit ici que la vision adoptée est plutôt étonnante : les ingénieurs savent que les plantes peuvent recevoir et transmettre l’information via les capteurs, mais leur discours nie toute forme d’intelligence des plantes. Ainsi, au lieu de se replacer dans une perspective biocentrée, ils semblent s’enfoncer un peu plus dans l’anthropocentrisme en allant jusqu’à personnifier les plantes via des robots. Les caractéristiques propres des plantes sont alors passées sous silence. (De nombreuses autres start-up ayant la même approche des plantes pourraient être citées.)


              Le profit de l’être humain sur l’aspect médical de l’étude des plantes

L’étude des plantes permettrait une meilleure connaissance de l’environnement dans lequel nous vivons, ce qui est constructif pour tous. Néanmoins, il est nécessaire de penser qu’encore une fois, cette étude profitera aux êtres humains. En effet, comme nous l’avions évoqué dans un précédent article, une étude des plantes serait sûrement liée à une prise au sérieux de ces dernières, ce qui permettrait une meilleure préservation de l’environnement. Or, évidemment une meilleure préservation de l’environnement serait bénéfique au monde végétal mais il le serait encore plus aux êtres humains. Les déforestations qui ont eu lieu ces dernières années, ont rapproché certains animaux sauvages porteurs de virus près de nous car les déforestations les privaient de leur habitat naturel. Ebola, par exemple, est un virus qui a causé des milliers de morts et qui a été ramené par une chauve-souris présente là où des déforestations avaient eu lieu. Le modèle capitaliste est à l’origine de nombreuses de ces déforestations. Ainsi, une diminution de ces dernières serait profitable pour tous mais cela doit nécessairement s’accompagner d’un soutien juridique. De plus, il a été prouvé à la suite d’une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Toronto et de Chicago que la présence d’arbres améliore la santé des personnes qui en profitent. Les chercheurs l’expliquent par trois raisons. Premièrement, la présence d’arbres rend le territoire plus attractif et les gens en profitent en marchant, la marche étant évidemment bénéfique pour la santé. La deuxième raison est que les arbres filtrent une partie de la pollution de l’air, ce qui diminue les risques de maladies respiratoires. Enfin, la dernière raison est que la présence de verdure diminue le stress, ce qui diminue par la même façon le risque de maladies cardiovasculaires. Cette dernière raison est d’ailleurs appuyée par différents hôpitaux considérant qu’avec une vue de leur chambre sur la verdure, les patients se remettaient plus vite de leurs maladies. L’étude des plantes serait-elle donc uniquement pour satisfaire nos besoins ? 


              Un affranchissement qui passe par une remise en question en cause de l’être humain sur sa place dans le monde

Comme nous venons de le constater, les êtres humains s’intéressent principalement aux espèces végétales afin de les détourner pour leurs propres intérêts. Ainsi le dépassement de l’anthropocentrisme reste faible et semble difficile à mettre en place. Avant tout, l’être humain doit remettre en question sa place dans le monde. En effet, avec l’anthropocentrisme, l’espèce humaine se considère, avec humilité, comme étant au sommet de l'évolution. Il n’existerait pas d’autres espèces plus développées et possédant autant de facultés que l’espèce humaine. Or l’être humain n’est pas essentiel. Nous sommes formatés à être les rois du monde mais nous n’avons pas la place centrale sur cette terre. Nous devons ainsi remettre en question toute notre société et ses principes dans le but de bannir de nos idéaux cette idée de l’humain au sommet de l’intelligence et du développement. Ainsi l’affranchissement de l’être humain face à l’anthropocentrisme doit avoir lieu par le biais de changements sociaux. En réinventant les idéaux et les principes de nos sociétés et leurs fonctionnements, nous pourrions voir apparaître de nouvelles manières de percevoir l’intelligence et ainsi laisser une plus grande place aux plantes.



          L’émergence de nouvelles perceptions de l’intelligence

Pour accompagner cet affranchissement de l’anthropomorphisme, de nouvelles manières de concevoir l’intelligence des plantes émergent. Ce jaillissement de nouvelles perceptions de l’intelligence se traduit entre autres par l’invitation des végétaux dans l’univers de l’intelligence artificielle avec la création du plantoïde mais aussi la nouvelle définition avancée par Mancuso. Il a été remarqué également l’apparition de l’autre alternative de la notion d’intelligence que l’on a baptisé le chi-sei ou la capacité de savoir. 


              L’avènement de l’intelligence artificielle avec la création du plantoïde

C’est dans sa conférence au célèbre talk show américain TED “The Roots of plant intelligence” en 2010, que le professeur Stefano Mancuso évoque pour la première fois, devant son enthousiasme face à l’intelligence des plantes, l’éventualité d’une fabrication de plantoïde. Avec ses confrères, le professeur a déjà entamé la création, pendant ce temps, d’hybrides dont la réalisation est plus simple avec les plantes compte tenu de la facilité de connexion de leurs signaux électriques avec la machine. En effet, un plantoïde est un robot qui agit et grandit comme une plante. Selon le professeur, cette innovation serait une occasion d’aider les êtres humains à comprendre l’exploration des sols, les plantes étant des adeptes dans ce domaine. Il voit alors son souhait se réaliser en 2015. C’est la biologiste Barbara Mazzolai qui a développé pour la première fois le premier plantoïde du monde. Le robot est fortement inspiré par la plante de par la sensibilité de ses feuilles et l’intelligence de ses racines en copiant le fonctionnement du système racinaire. Les capteurs aux extrémités des racines ont été conçus de façon à suivre la lumière, l’humidité ainsi que la température. A la suite de ce projet faramineux, la biologiste envisage à présent des robots plus grands qui seront capables d’apporter une avancée et ainsi éclairer la recherche de survivants après des tremblements de terre. Ainsi, cette invitation des végétaux dans ce cercle prisé de l’intelligence artificielle, non seulement confirme les capacités intellectuelles des plantes longtemps remises en cause. Elle montre également l’optimisme de cette nouvelle forme d’intelligence très prometteuse pour la conservation et la recherche des espèces.

              Une nouvelle définition de l’intelligence basée sur l’adaptation ?

La définition occidentale de l’intelligence qu’on possède actuellement est une définition pouvant être attribuée aux êtres humains et aux animaux. Mancuso propose alors une autre définition de l’intelligence qui inclurait les plantes. « L’intelligence est la capacité à résoudre des problèmes ». Après tout ce qui a été dit sur les plantes, à savoir toutes leurs capacités d’adaptations (comme la mémoire, la communication, l’entraide…), nous pouvons en conclure que nous avons démontré que les plantes sont intelligentes, i.e. selon la définition de Mancuso, les plantes ont la capacité de résoudre des problèmes. D’ailleurs, le terme « dominant » en biologie est utilisé, pour montrer qu’une espèce s’adapte mieux à l’environnement que les autres espèces en luttant perpétuellement pour sa survie. Or, sur Terre, les plantes représentent, selon les estimations, 99,7% de la biomasse, les êtres humains et les animaux ne représentant que 0.3%. On peut donc dire que la Terre est totalement dominée par les plantes et que sans intelligence, les plantes n’auraient probablement pas survécu. Néanmoins, cette nouvelle définition d’intelligence va être difficile à adopter car l’idée que les plantes sont totalement passives est inscrite dans nos esprits occidentaux depuis de centaines d’années (cf. article I, B). De plus, beaucoup de personnes écoutent les avis des scientifiques pour se forger une idée. Or, la communauté scientifique étant sceptique sur le fait que la notion d’intelligence soit attribuée aux plantes, cela peut compliquer le changement de définition.

              Le chi-sei ou la capacité de savoir.

Dans certaines régions du monde, bien plus ouvertes à la notion de plantes intelligentes, on emploie d’autres termes pour définir l’intelligence. Par exemple, on retrouve au Japon cette notion de chi-sei qui pourrait se traduire par la capacité de savoir. Or on remarque que ce concept ne fait allusion à aucune caractéristique matérielle. En effet, il peut tout aussi bien s’adresser à une plante, un être humain ou encore à une espèce animale. Ce concept permet ainsi de résoudre le problème de l’anthropocentrisme constant de la science occidentale tout en permettant de combler les lacunes provoquées par l’anthropomorphisme. En effet si l’idée d’intelligence sous-entend cerveau, cette notion de chi-sei n’aborde nullement la nécessité d’un cerveau ou autres matériel biologique pour posséder la capacité de savoir. Le chi-sei est donc une alternative à la notion d’intelligence, bien trop attachée à l’être humain. A travers notion de chi-sei on ne cherche donc plus à prouver que les plantes sont intelligentes mais on souhaite comprendre comment la nature sait. La nature n’a donc pas besoin de l’intelligence pour dévoiler ses capacités et prouver sa place chez les espèces dotées d’intellect. Ainsi le monde scientifique est invité à dépasser la notion d’intelligence pour orienter ses recherches concernant les capacités intellectuelles de la plante à travers le prisme du chi-sei.



          Vers un changement de paradigme ?

Ces nouvelles perceptions du concept d’intelligence nous amèneront-elles à un changement de paradigme concernant notre vision anthropocentrique actuelle perdurant depuis des centaines d’années ? Nous pouvons l’imaginer avec l’émergence de nouvelles disciplines étudiant les plantes comme le biomimétisme ou la neurobiologie végétale. Néanmoins, ces disciplines étudient-elles les plantes au profit de ces dernières ou plutôt au bénéfice de l’être humain ? Enfin, le fait de quitter cette vision anthropocentrique de l’intelligence n’appelle-t-il pas avant tout à désoccidentaliser cette vision afin de pouvoir parler de changement de paradigme ? 


              Le biomimétisme ou l’avènement de l’étude approfondie des plantes ? 

De manière plus générale, on constate que les plantes sont utilisées pour répondre à des problématiques scientifiques (notamment la crise écologique). Le champ du biomimétisme s’est beaucoup développé ces dernières années dans cette optique. Le biomimétisme, ou bio-inspiration, est un terme qui permet de regrouper toutes les ingénieries inspirées du vivant au sens large (animaux, plantes, micro-organismes, écosystèmes). Ainsi les plantes sont enfin considérées comme des être vivants à part entière - une première avancée dans la considération des plantes. Le commissariat général au développement durable a publié les actes d’un colloque réalisé en Juillet 2013, faisant part de ses « recherches bio-inspirées » afin d’aider la transition écologique. Les projets et idées autour des plantes sont nombreux : photosynthèse artificielle pour remplacer les énergies fossiles, matériaux dont la géométrie est inspirée des troncs d’arbres, régulation thermique des bâtiments qui s’inspire des pommes de pain …

On voit alors apparaître dans nos habitations, dans nos villes, des innovations bio-inspirées : le végétal s’invite chez nous et n’est plus vu comme inerte et passif, ce qui indique un changement notable de paradigme. Les plantes sont à la base d’un changement écologique majeur. 

              La neurobiologie végétale : une nouvelle discipline en plein essor ?

La neurobiologie végétale est d’abord une discipline fondée par le professeur Stefano Mancuso accompagné de ses confrères comme le professeur Frantisek Baluska. De plus, les sensations de douleur que peuvent ressentir les végétaux, accompagnées de leur éventuelle capacité de vue, devaient créer en théorie un engouement inédit au sein de la communauté scientifique. Cependant, l’enthousiasme avancé par le professeur italien et ses confrères n’a pas suscité les effets escomptés. En effet, en réaction à l’émergence de la nouvelle discipline, une tribune de chercheurs s’y est aussitôt opposée la réclamant « d'extrapolations discutables » car elle estime que l’activité électrique reconnue chez certains végétaux est trop élémentaire pour être assimilée à la neurobiologie. Toutes les recherches et études portant sur le cerveau et les sensations comme la douleur ont d’abord été faites sur l’être humain. Ainsi, les notions de base de la biologie et par extension de la neurobiologie, sont étroitement liées à l’être humain et les plantes. La neurobiologie végétale n’était donc pas finalement cette branche de la science en plein essor. De nombreux facteurs peuvent expliquer le four de cette discipline pourtant d’apparence prometteuse : d’une part, en Allemagne par exemple, les recherches dans cette branche n’ont pu être poursuivies faute de crédits. D’autre part, de moins en moins de chercheurs s’intéressent au sujet. Selon Baluska, cette discipline pourrait tomber dans l’oubli pour la seconde fois après la première tentative de Darwin. Force est donc d’observer que le débat perdure toujours quant aux capacités intellectuelles des plantes par le biais de la communication électrique entre les végétaux qui permettraient de parler de neurobiologie végétale. Certains considèrent que la difficulté est de prouver la transmission de messages à travers l’activité électrique des végétaux, bien que cette faculté électrique soit indéniable, alors que d’autres estiment que parler de neurobiologie végétale serait avant tout source de conflits et empêcherait, de ce fait, d’avancer. Pourtant, il est aussi légitime de considérer cette nouvelle vision de l’intelligence aux plantes afin de comprendre la nature qui nous réserve encore tant de surprises. Ainsi, au lieu d’empêcher cette conception qui doit encore faire ses preuves, certes, il faudra plutôt l’encourager. 


              Au delà de l’anthropocentrisme, le risque d’occidentalocentrisme.

Les visions anthropocentriques se confrontent aujourd'hui à de nouvelles idéologies. Val Plumwood est une des figures de cette lutte contre l’anthropocentrisme. En effet, elle a joué un rôle central dans le développement de l’écosophie radicale. Ce concept invite au renversement de la perspective anthropocentriste et souhaite défendre la valeur intrinsèque des êtres vivants en dehors de leur utilité pour les êtres humains. Ainsi, la lutte de Val Plumwood s’illustre par exemple dans la décolonisation de la wilderness, que l’on ne peut simplifier pas l’idée de nature sauvage qui n’est pas occupée, ni modifiée par l’être humain. Décoloniser la wilderness, c’est s’attaquer à l’anthropocentrisme. En effet, la wilderness est perçue comme une absence d’être humain. Pourquoi ne pas envisager cela plutôt comme une hausse de la présence de la nature ? C’est encore ici la marque de l’impact de l’anthropocentrisme sur notre vision du monde. Il est donc difficile d’envisager la nature sans ces lunettes anthropocentrique, d’autant plus lorsque l’on évoque les facultés intellectuelles des plantes dans le monde occidental. En effet, l’intelligence étant liée directement à la raison dans la culture occidentale, il paraît impossible de doter les plantes de raison. Cette culture occidentale occulte donc une grande partie de la compréhension du vivant. Ces valeurs occidentales, comme la rationalité et la mise à l'écart des émotions, sont très surestimées par rapport à d’autres, notamment dans l’enseignement : c’est ce que l’on appelle l’occidentalocentrisme. Cela engendre de nouveaux enjeux dans la prise en considération des idéologies autres en matière de connaissance végétale. Ainsi, la notion de plantes intelligentes fait intervenir des débats concernant la vision anthropocentriste du monde et de la science. Cependant l’anthropocentrisme n’est pas la seule barrière face à cette idée d’intelligence. L’occidentalocentrisme s'ajoute à la liste de ces notions à dépasser dans nos visions actuelles du monde et des végétaux pour s'ouvrir à des visions pleinement plus qu'humaines.




Bibliographie : 

Lepeltier, Thomas. 2019. « Végétaux. Faut-il leur accorder des droits ? » Sciences Humaines N° 311 (2) : 3535.

Narby, Jeremy. 2005. Intelligence dans la nature : en quête du savoir. Traduit par Yona Chavanne. Paris, France : Buchet-Chastel.

Mancuso, Stefano. 2019. La révolution des plantes. Albin Michel.

Zep. 2018. The end. Rue de Sèvres. Paris, France.

Mancuso, Stefano. s. d. Stefano Mancuso: Les Racines de l’intelligence Végétale. Consulté le 27 mai 2020.

Dalsuet, Anne, Hurand, Bérengère et Pitrou, Perig. Modélisation, construction et imitation des processus vitaux. Approche pluridisciplinaire du biomimétisme dans Natures Sciences Sociétés 2015/4 (Vol. 23), pages 380 à 388.

Bousquet, Marc, Intelligence artificielle, le guide complet ; intelligence humaine, animale et végétale, Editions du sens, 7 novembre 2019.

Plumwood, Val. « La nature, le moi et le genre : féminisme, philosophie environnementale et critique du rationalisme », Cahiers du Genre, vol. 59, no. 2, 2015, pp. 21-47.

Plumwood, Val. Decolonizing Relationships with Nature, 2002.

Crédit photo : https://www.modular-tiny-home.com/entreprise/engagement-ecologie.php

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