A)
Histoire des OGM
1/ Premières
découvertes scientifiques
C’est en 1960 qu’une découverte va
propulser les scientifiques dans la fabrication d’organismes
modifiés génétiquement. En effet, la communauté scientifique réalise que le
code
génétique est le même chez tous les êtres vivants, c’est-à-dire, que les bases
azotées (Adénine, Thymine, Cytosine et Guanine), qui constituent l’information
héréditaire sur l’ADN, sont similaires. Ainsi,
puisque les chromosomes sont les supports de l’information héréditaire, et plus
précisément le gène, il est désormais possible de prendre n’importe quel gène
d’un être vivant, et de le mettre chez un autre être vivant. En d’autres
termes, normalement, la cellule traduit les lettres (A, T, C, G) du gène pour
produire telle ou telle protéine, qui fera ensuite fonctionner la cellule.
Faire un OGM consiste donc à modifier les gènes d’un être vivant de sorte que
les protéines créées fassent tourner la cellule différemment. En effet, puisque
cet être vivant connaît le même alphabet des bases azotées, il arrivera à le
décrypter et à l’adopter. Ainsi, c’est la découverte de l’universalité du code
génétique qui ouvre au processus des OGM.
2/ Premières expériences scientifiques : la naissance des OGM
Maintenant que l’on sait qu’il est
possible de transférer un gène donnant une caractéristique particulière d’une
espèce à une autre, les expériences se multiplient rapidement. Le premier
transfert de gène en laboratoire a lieu en 1972 aux Etats-Unis, où Paul Berg et
son équipe parviennent à introduire un gène étranger à la bactérie Escherichia
Coli. En 1982, pour la première fois, on modifie génétiquement l’organisme d’un
animal : le gène de l’hormone de croissance du rat est introduit à une souris.
Et c’est en 1983, la première plante génétiquement modifiée apparaît à
l’université de Gand en Belgique, introduisant à un plant de tabac un gène de
résistance à un antibiotique. Enfin, en 1994, la première plante transgénique
est commercialisée aux Etats-Unis et en Grande Bretagne : c’est la tomate Flavr
Savr modifié pour rester ferme plus longtemps.
B) Multiplication de l’usage des OGM
1/ Développement exponentiel des OGM au fil des années
Les organismes génétiquement modifiés sont alors
très vite utilisés et en 20 ans, la culture d’OGM est multipliée par 100. En
effet, ils sont principalement en hausse depuis leur création : 179,7 millions
d’hectares sont destinés à la culture OGM en 2015 dans le monde contre 1,7
million en 1996. Aujourd’hui il existe 18 millions d’agriculteurs OGM qui
s’approvisionnent chaque année dans des compagnies semencières.
2/ Usage d’OGM dans l’industrie agroalimentaire
L’usage d’OGM est très répandu dans l’industrie
agroalimentaire - et plus particulièrement pour les plantes. En effet, les OGM
sont généralement utilisés pour rendre des cultures résistantes à des
herbicides ou faire naître des plantes qui produisent leurs propres
insecticides. La majorité des plantes produites en agriculture sont le soja, le
maïs, le coton et le colza et subissent pour la plupart une modification de
leurs gènes. En effet, sur terre, il existe plus de cultures de soja OGM
(représentent 82% des cultures de soja) que de soja non-OGM. Mais, les OGM sont
aussi utilisés dans l’industrie agroalimentaire pour augmenter la production
chez les animaux : par exemple, un gène permettant de produire des hormones de
croissance a déjà été introduit dans l’organisme du saumon afin qu’il atteigne
sa taille adulte en deux fois moins de temps ou un gène qui stimule la
production de lait a déjà été injecté à la vache pour avoir plus de rendement.
Mais à l’heure actuelle, aucun animal génétiquement modifié n’est
commercialisé.
3/ Usage d’OGM dans d’autres domaines
Cependant, si les OGM sont le plus connus dans
l’industrie agroalimentaire, ils sont également utilisés dans bien d’autres
domaines. Dans le milieu médical, ils sont utilisés pour produire des protéines
à intérêt pharmaceutique. L’insuline est par exemple produite avec des OGM
depuis 1981, par isolement du gène humain codant la fabrication de l’insuline
puis en l’introduisant dans des bactéries et en les injectant à l’homme après
les avoir purifiées ; ou encore, des hormones de croissance sont par exemple
utilisées pour soigner le nanisme. Dans l’industrie, les OGM sont utilisés pour
produire des matières premières. Par exemple, les caractéristiques du peuplier
ont été modifiées afin de faciliter le processus de fabrication de la pâte à
papier : le peuplier GM permet par exemple de rendre les feuilles plus
blanches.
C) La place des OGM à l’échelle mondiale
1/ Une nette domination américaine
Les OGM représentent 11% des cultures mondiales
et sont cultivés dans 29 pays. Le plus grand pays producteur sont les
Etats-Unis, représentant à eux seuls 40% des cultures OGM. Le Brésil et
l’Argentine occupent respectivement la 2ème et 3ème
place. Tandis que le continent américain semble dominer la production d’OGM,
l’Europe, elle semble en retrait du processus. Elle ne produit effectivement
que 0,1% d’OGM, seulement une variété : le maïs MON810 de Monsanto et seuls 5
pays s’autorisent à cultiver : l’Espagne, le Portugal, la République Tchèque,
la Roumanie et la Slovaquie.
2/ L’Europe : un territoire pas véritablement séduit par les OGM
Pourquoi la culture OGM est sur la pente
descendante en Europe ? Même si l’agence European Food Safety Authority juge
sans risque la consommation et la production d’un OGM et que le Conseil
Européen vote pour sa commercialisation, les gouvernements de chaque pays sont en
réalité les seuls à pouvoir l’interdire ou non. De plus, n’étant pas populaires
en Europe, les compagnies semencières se sont d’elles-mêmes retirées du marché européen.
Par ailleurs, la législation européenne est très stricte sur ce sujet : par
exemple, chaque produit contenant plus de 0,9% de traces d’OGM doit posséder
une étiquette indiquant cette présence. Mais si la production d’OGM en Europe
ne semble pas très importante, la consommation n’est pas interdite pour autant :
par exemple, en France, plus de 2 millions de tonnes de soja transgénique sont
importées chaque année.
Bibliographie :
A)
Chaîne YouTube Des graines dans ma tête :
- - Brève histoire des OGM
(14/11/2016) : https://youtu.be/NTkip6W0ylc
- - Un OGM, comment ça
marche ? (14/11/2016) : https://youtu.be/bqYF35sUQr0
- - Comment fabrique-t-on
un OGM ? (14/11/2016) : https://youtu.be/K7apQtj3rrg
FRYDMAN, René, « OGM : “Origine génétiquement modifiée” », in FRYDMAN,
René, Origines de la vie... Vertiges des origines, Paris, Presses
Universitaires de France, 2009, p. 223-224
GALLAIS, André, RICROCH, Agnès, Plantes transgéniques : faits et enjeux,
Paris, Quae éditions, 2006
B)
Chaîne YouTube Des graines dans ma tête :
- - Médicament OGM, papier
OGM, gilet pare-balles OGM… (14/11/2016) : https://youtu.be/ZDunpeVkoaE
C)
BONNY, Sylvie, « États-unis : pourquoi tant d'OGM ? », in Alternatives
Internationales, Vol. 43, n° 6, 2009, p. 32-32.
Chaîne YouTube Des graines dans ma tête :
- - Les OGM : combien, où,
quoi, qui ? (14/11/2016) : https://youtu.be/IdBZgVWudkc
De RAVIGNAN, Antoine, « OGM : comment ils conquièrent le monde », in Alternatives
Internationales, Vol. 43, n°6, 2009, p. 29
SERALINI, Gilles-Eric, VELOT, Christian, « Les OGM agricoles aujourd'hui »,
in Ecologie et politique, n°43, 2011, p. 23-34
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