Partie 3 : Une remise en cause du dualisme nature/culture dans l’écoféminisme : le personnage d’Artémis

Comment la figure mythologique d’Artémis et ses symboles exercent-ils une influence sur des représentations concrètes et pratiques d’aujourd’hui ?

Ecoféminisme & Sorcellerie | La Girandole
Illustration issue du blog girandole.fr



A- L'émergence de l’écoféminisme et sa pluridimensionnalité

1. Qu’est-ce que l’écoféminisme ?

          L’écoféminisme est un courant philosophique, éthique et politique né de l’association des pensées écologiques et féministes. Rosemary Radford Ruether considère qu’il y a plusieurs façon d’étudier le féminisme : « Le féminisme peut également être étudié en termes de culture et de conscience, en traçant les liens symboliques, psychologiques et éthiques de la domination des femmes et de la monopolisation des ressources et du contrôle du pouvoir par les hommes. Ce troisième niveau d'analyse féministe est étroitement lié à l'écologie profonde ». C’est un courant qui considère qu’il existe des similitudes et des causes communes entre les systèmes de domination et d'oppression des femmes (le patriarcat) et les systèmes de surexploitation de la nature par les humains. Ce mode de pensé incite donc une évolution des relations entre les genres ainsi qu’entre les humains et la nature.

2. L'écoféminisme : une thématique d’actualité en lien avec diverses autres causes


          L’écoféminisme s’inscrit dans une dynamique dans laquelle les causes sociales et écologiques sont liées par l’oppression et l’exploitation. Ainsi, l'écoféminisme entre souvent en adéquation avec les mouvements de lutte contre les inégalités. Ce mouvement a su s’adapter aux impératifs de notre temps et son influence continue de croître. 


B- Un mouvement engagé au service de deux causes entretenant des liens étroits.

1. Un exemple de mouvement écoféministe : Le Green Belt Movement


          Le mouvement de la ceinture verte au Kenya est un mouvement pour la protection de l’environnement, qui soutient également le développement communautaire à l’échelle locale. Il a été créer en 1977 par Wangari Maathai Ainsi les principales actions du mouvement consistent à lutter contre la déforestation, en favorisant la plantation d’arbres, par des femmes, qui cherchent notamment à avoir plus de poids politique et à être impliquées dans la recherche de mesures en faveur de l’environnement. Ce mouvement leur permet également de défendre leurs droits, concernant le faible accès à la santé, ou à l’éducation sexuelle. 

On pourrait ici observer un lien avec les mythes antiques, dont la figure d’Artémis, qui ont le même objectif : créer des utopies collectives, avec la mise en place de figures et d’actions symboliques au service cette fois, de revendications sociales et politiques. 

2. Des figures féministes ambassadrices de la nature 


            Les mouvements écoféministes mobilisent aussi des figures fortes souvent très médiatisées, pour mieux incarner la lutte contre l’environnement. Ainsi des femmes se mettent à créer le débat, c’est notamment le cas Greta Thunberg, mais aussi l’écologiste indienne Vandana Shiva, qui apparaissent comme des ambassadrice de l’environnement. Elles renforcent alors le principe de féminité, qui porterait une attention particulière à son environnement auquel elle y serait intrinsèquement liée. 

Le dualisme nature et culture n’aurait alors plus lieu d’être perçu comme une opposition, mais comme deux éléments complémentaires, qui peuvent s’apporter l’un à l’autre des ressources nécessaires à la progression de deux luttes a priori opposées.




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