Partie 2 : Les OGM nous sauveront-ils?



 A)      Les OGM à l’épreuve du peuple


1.       L’histoire des OGM dans le débat public : le développement de la méfiance

Les OGM à usage alimentaire sont l’objet principal de la controverse qui entoure les OGM. Ce débat sur les OGM, technologie apparue en 1980, est presque aussi vieux que sa création. « C’est à partir de 1999 que les OGM passent du registre de l’innovation à celui du politique. » [1]. Cela fait ainsi plus de vingt ans que le débat dure et l’opposition ne faiblit pas entre les industriels et les ONG (les scientifiques ont aussi une voix très importante dans le débat mais se situent des deux côtés). Les OGM questionnent bien plus que nos habitudes alimentaires, nous amenant à réfléchir sur nos méthodes de production dans le secteur agricole, notre gestion des nouvelles technologies notamment au niveau légal, mais aussi pratique (Encadre-t-on les pratiques de manière adaptée ? Arrive-t-on à en tirer le plus de bénéfices possibles ?), mais aussi notre attitude face aux risques, ce qui conduit à questionner l’expertise, la manipulation de la science à des fins politiques ou à l’inverse la manipulation des politiciens par les scientifiques, et l’influence des médias sur les sujets controversés. Ce débat soulève donc de nombreux problèmes et interrogations qui ne sont pas propres aux OGM mais plutôt à toutes les nouvelles technologies. Et comme beaucoup d’innovations techniques, les OGM ont inspiré la méfiance. Cette perception se ressent par l’évolution de la législation. Dans chaque pays, ce processus s’est réalisé différemment mais on observe toutefois des étapes similaires dans des temps proches, dans les pays de l’union européenne, qui ont des mentalités et systèmes politiques proches. On peut dégager 3 phases. La législation étant plus lente que l’innovation, il y a d’abord eu une période de vide juridique dans les années 80, qui a permis le développement et le test de cette technologie par des essais en champs. Puis à partir des années 90, on a observé un renforcement progressif de la législation, une restriction des essais. Dans la deuxième partie des années 90, on voit une coopération internationale qui se met en place pour uniformiser les législations et garantir la « biosécurité ». La 3ème étape, la plus déterminante, est la naissance de la controverse publique. Des crises sanitaires, comme celle de la dioxyne, ont mis en lumière des thématiques de santé publique liées à l’agroalimentaire et soulevé un vif intérêt du public et donc causé une large médiatisation de ces sujets. À la suite de ces incidents sanitaires, des ONG comme Greenpeace se sont emparées de ces sujets et ont lancé des campagnes notamment contre les OGM au début des années 2000. Cela s’accompagne également d’arrachage presque systématique des essais en champs (légaux) par divers collectifs, notamment en France et d’autre pays européens. Ce fort militantisme qui combine action illégale et recours juridique freine drastiquement la recherche en Europe, et accroît la défiance du public. Cela explique aujourd’hui le retard de la recherche en Europe sur les biotechnologies et les inquiétudes de la population.

  2.       Inquiétude vs avantage : le jeu en vaut-il la chandelle ?

Les sondages d’opinion sont des outils très utiles pour révéler les inquiétudes du public. Plusieurs ont été réalisés sur les OGM depuis leur création. 




Adapté de S. DE CHEVEIGNÉ, D. BOY, J.-CH. GALLOUX, Les biotechnologies en débat. Pour une démocratie scientifique, Paris, Balland, 2002


On observe donc en Europe, une inquiétude plus importante que dans d’autre régions du monde dans plusieurs des applications des OGM. Des sondages permettent donc d’évaluer le risque mais aussi de connaitre les causes de ces inquiétudes.

 
International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications (ISAAA) et International Council for Science (ICSU) (2003)

On observe que même si les inquiétudes sont plus élevées, le public considère les OGM utiles. Cette multitude d’inquiétudes sur des thématiques variées à chacune desquelles on peut opposer un avantage potentiel, explique la vivacité de la controverse. On comprend pourquoi, malgré le nombre important de débats tenus sur le sujet, très peu on aboutit à un consensus même restreint. C’est pour cela que depuis plusieurs années le débat public est au point mort.

3.       Les points de discordes entre experts, public et décideurs

Ce débat cristallise de nombreux problèmes du système décisionnaire français et européen, comme la crise de confiance de l’expertise (pour plus d’informations voir : L'expertise en crise : À qui faire confiance?)
Ce qui oppose le plus experts et public, c’est la notion de risque et d’incertitudes. Le désaccord commence le plus souvent sur la définition. Il est donc primordial de définir ces deux termes. « Un risque désigne aujourd’hui la probabilité d’un fait, d’un événement, considéré comme un mal ou un dommage, donc d’un danger. » Selon Bernard Chevassus-au-Louis, l’incertitude se qualifie par quatre facteurs : « La plausibilité », « la réductibilité » c’est-à-dire l’existence de méthodes pour réduire l’incertitude, « l’observabilité », « la réversibilité ». Les membres des ONG, contrairement à la communauté scientifique, mettent en avant des principes moraux plutôt que des risques possibles, comme le droit du consommateur à ne consommer aucun OGM - ce qui entraine des désaccords sur des questions de seuil. Certains réclamaient un seuil de 0% d’OGM autorisé dans la nourriture sans OGM alors que c’est un seuil technologiquement inatteignable. Aujourd’hui en France, depuis 2008, les OGM à des fins commerciales sont interdits, une mesure qui dans les faits est strictement appliquées depuis 2014. La voix des ONG et celle du public, qui souhaite des mesures plus strictes que le recommandent les experts, a été entendue. Les décideurs ont penché en faveur de l’opinion publique au nom du « principe de précaution » une notion brandie comme outil de résolution dans beaucoup de débats sur les nouvelles technologies. En effet, les décideurs n’ont souvent pas une culture et des connaissances scientifiques très étendues. De plus, la classe politique est d’un âge plus avancé que les personnes maîtrisant les mieux les nouvelles technologies, les plus jeunes. Ils semblent donc démunis parfois face à des débats qui les dépassent et sont déchirés entre les experts et la pression du public, soit démagogues soit technocrates. A défaut d’avoir une bonne solution, ils choisissent la plus prudente, le principe de précaution, se mettant à dos les experts qui sont enclins à qualifier d’irrationnel[2] ces décisions et d’irréalisables les attendus de l’expertise. Bien souvent le public veut se voir garantir le risque 0 et confond risques plausibles et risques possibles.
On constate donc, que bien que le public reconnaisse des potentiels avantages aux OGM, ils ne semblent pas suffisants pour répandre leur utilisation et la recherche sur ces technologies. Mais, cette décision pourrait changer dans les années à venir du fait du dérèglement climatique, qui cause sécheresse, dérèglement des phénomènes saisonniers, … des phénomènes qui nuisent gravement à nos systèmes agricoles, qui ont besoin de nourrir une population croissante sur une superficie de terres cultivables qui diminue. Des OGM plus résistants, nécessitant moins d’eau seraient donc des technologies qui pourrait amener la révision des législations de restriction des OGM car la sécurité alimentaire prévaut. Mais les OGM sont ils réellement les outils d’un développement durable ou restent-ils avant tout une source de profit qui atteint ses objectifs de rendement financier mais non productifs?

B) Durable : un simple argument marketing ?


        1.       L’utilisation des OGM

Le site du gouvernement Québécois, (déplorablement beaucoup plus riche et synthétique que celui français), fournit moultes graphiques sur l’utilisation des OGM en 2018 dans le monde.

Cela permet d’observer l’évolution de l’utilisation des OGM dans le monde. On constate une stabilisation des superficies consacré aux OGM dans le monde. Cela s’explique par une tendance à la stabilisation dans tous les pays de la répartition entre culture OGM et non OGM.

  

On connaît l’utilisation principale des organismes génétiquement modifiées : c’est dans l’agriculture.


 Il s’agit de conférer aux plantes de nouveaux caractères. Ce graphique montre lesquels (traits empilés signifie les 2 caractères). D’autres caractéristiques, qui seraient utiles face au dérèglement climatique, sont en développement mais on est encore bien au stade de la recherche fondamentale, donc à une décennie au moins de la commercialisation.


Enfin, des chiffres sont données sur le type de culture qui sont majoritairement GM desquels on déduit l’utilisation qui en est fait. On constate qu’en 2018, 50% des cultures OGM sont du soja (78% des cultures de soja). Celui-ci constitue la base de l’alimentation de plusieurs animaux d’élevage, dont les bovins, dans les modèles d’agricultures productivistes. Ensuite vient le maïs 31% (29% des cultures de maïs) qui est souvent le symbole de la culture OGM, qui a également pour débouché principal l’alimentation. Enfin le coton constitue 13% (76% des cultures de coton), il est destiné en majorité à l’industrie textile.
Les OGM sont donc largement employés dans l’alimentation animale et le textile, mais ne semble pas conquérir de nouveaux marchés. Mais selon un rapport de l’ISAA de 2011[3], soit à une époque ou la superficie de culture OGM était bien inférieure à celle actuelle, la valeur globale de ce marché représentait 13,2 milliards de dollars et constituait 22% du marché global de protection des cultures (herbicides, insecticides, fongicides, …) et 36% du marché global des semences. Les OGM constituent donc une partie non négligeable de l’agriculture contemporaine. Cette démocratisation au cours des dernières décennies s’est faite en dépit de nombreux problèmes associés à la culture d’OGM, dont les agriculteurs sont les premières victimes.

         2.  Un outil d’exploitation 

Il paraît difficile de voir les OGM comme une solution durable aux problèmes environnementaux au vu de ses conséquences pour les agriculteurs. En effet, le potentiel bénéfique de cette technologie est grandement impacté, en dehors de toute considération éthique sur la modification du génome et sur le risque sanitaire, par la manière dont sont commercialisés ces OGM. Le brevet sur le vivant permet à des entreprises de s’approprier le patrimoine génique végétal. En effet, une fois le brevet déposé, il devient interdit pour les agriculteurs de faire des semences de ces plantes ou de les échanger. L’agriculteur devient dépendant de l’industrie agroalimentaire. De plus, il est très difficile de prouver qu’il existait une variété paysanne préexistante à un OGM, ce qui permet aux industriels de s’approprier les variétés et de déposséder les agriculteurs de leur source de revenu mais aussi de leur patrimoine (bien souvent les semences paysannes se transmettent de génération en génération). Ce genre de phénomène se produit souvent dans des pays du Sud où les agriculteurs ont peu de moyens financiers et juridiques pour lutter. Quelques grands semenciers, avec en tête Monsanto-Bayer ont le monopole des OGM en circulation, le rapport de force entre eux et des petits producteurs est donc des plus inégal. Dans le cadre d’une entreprise, l’objectif principal étant la maximisation du profit, l’essentiel pour ces entreprises est que les producteurs achètent autant que possible des semences, et créent certaines de leurs semences de manière à ce que leur culture nécessite l’usage de pesticides, d’herbicide,.. avec un principe actif spécifique sur lequel il possède également un brevet. Cette stratégie est étayée dans le célèbre documentaire qui a dénoncé ces pratiques Le monde selon Monsanto. On peut donc imaginer les conséquences néfastes que pourraient avoir un système agricole reposant majoritairement sur les OGM. Au vu du modèle capitaliste, bien que la recherche des entreprises privées soit faible pour modifier des caractères des plantes portant sur la résistance à la sécheresse par exemple, si une découverte majeure était faite dans la recherche publique ou si elles y voyaient une possibilité de fort rendement financier en raison d’une forte demande d’un tel produit, ces entreprises pourraient allouer des budgets de recherches colossaux dépassant ceux de nombreux États pour s’approprier ces nouvelles techniques. La sécurité alimentaire mondiale reposerait sur des entreprises privées voire pire, une entreprise qui détiendrait un brevet, ce qui pourrait conduire à des dérives, que l’on a vues dans l’industrie pharmaceutique. Par exemple le prix d’un médicament contenant une molécule active brevetée la pyriméthamine (antipaludéen et, surtout, anti-toxoplasmose)  avait augmenté du jour au lendemain de 5500% (de 13,5 à 750 $). Ces entreprises auraient donc un pouvoir énorme sur le États et les individus, une situation qui ne semble pas souhaitable. Cependant, les OGM présentent également des avantages et des perspectives positives.

              3. Les OGM comme solution : une perspective plausible 

Malgré les nombreux reproches qu’on peut émettre à leur encontre, il ne faudrait pas être trop prompt à les mettre de côté. Si on a envisagé, en effet, des effets néfastes, au-delà de la question sanitaire, dont le système capitaliste est un facteur majeur, il est tout aussi plausible que le système capitaliste soit voué au changement en raison des modifications sociales et économiques lié au changement climatique. Si les bases de l’analyse sont fondées sur la réalité, le reste n’est que conjecture. Il faut voir les OGM comme ce qu’ils sont, une technologie à haut potentiel, qui avec une législation adéquate pourrait avoir un effet bénéfique. Les OGM sont trop souvent diabolisés. Or comme le dit Louis-Marie Houdebine, « [u]n débat sur les OGM cesse irréversiblement de fonctionner lorsque les arguments, sans le dire explicitement, entrent dans la sphère primaire du bien et du mal, plutôt que de s'intéresser aux avantages et aux inconvénients ». [4]
Il ne faut donc pas s’arrêter aux inconvénients et aux risques même si ceux-ci paraissent plus apparents que les aspects positifs. Peut-être cette impression n’est-elle due qu’aux médias qui ont souvent eu tendance à diaboliser les OGM, accentuer les méfaits de l’industrie agroalimentaire? Dans la recherche de solution au problème auquel se confrontera sous peu le système agricole, un regard critique est de mise. Les OGM doivent être considérés comme une possibilité au même titre que d’autres, comme une modification de nos régimes alimentaires ou encore une nouvelle organisation de la répartition des cultures basée sur une coordination à différentes échelles.
Les OGM apparaissent donc comme un outil d’appropriation et d’exploitation de la nature selon une logique capitaliste qui a des conséquences négatives pour beaucoup d’agriculteurs ; celles-ci pourraient éventuellement s’aggraver dans un futur relativement proche. Cependant, les potentiels débouchés bénéfiques dont parlent des experts ne sont pas que pure affabulation. On peut également envisager les OGM comme une opportunité de s’inspirer de la nature pour mieux s’y adapter.


C) Créer en s’inspirant 

Utiliser les millions d’années d’évolution de la vie comme source d’inspiration à des fins technologiques s’est révélé être une méthode très fructueuse dans beaucoup de domaines, qu’ils aient ou non un rapport direct avec les biotechnologies. On peut citer les avions qui s’inspirent des oiseaux, mais également d’autres technologies plus terre-à-terre, comme le velcro, qui s’inspire d’un fruit, ou encore des algorithmes « génétiques » qui simulent des générations pour reproduire une version immatérielle de la sélection naturelle 
L’agriculture ne fait pas exception à la règle, et de manière plus générale la recherche en biologie, puisque les chercheurs sillonnent depuis toujours les écosystèmes à la recherche de nouveaux mécanismes ou espèces inconnus.  
Un problème majeur est l’immense diversité des êtres vivants connus et inconnus, qui implique une priorisation des axes de recherches : où chercher ces nouveaux mécanismes ? Dans quel environnement a-t-on le plus de chance de faire des recherches fructueuses ?  

1.       La réponse est sous nos yeux : les extrêmophiles 



Une définition approximative du mot « extrêmophile » est : organisme qui résiste à des conditions extrêmes. Plusieurs paramètres font que ces êtres vivants sont intéressants à étudier dans le cadre du développement de nouvelles technologies :  









·       Les extrêmophiles sont peu connus et il reste une grande quantité de ressources inexploitées. 
·       Un certain nombre de procédés industriels biotechnologiques se font dans des conditions de température et/ou pression très importantes ; faire intervenir des organismes dans ces procédés nécessite la bonne connaissance des mécanismes qu’utilisent les êtres vivants qui parviennent à y vivre. En particulier, certaines étapes de séparation des brins ADN se font à très haute température, et on utilise déjà dans le protocole standard des organismes extrêmophiles. 
·       Dans le cadre du changement climatique, les milieux extrêmes se font de plus en plus communs, et il est pertinent d’étudier comment la nature se défend contre sa propre violence. 
Les extrêmophiles sont en général peu connus du grand public puisque la très grande majorité d’entre eux qui sont utiles en biologie sont en réalité des micro-organismes, et donc pas des animaux, qui ont en général droit à plus d’empathie. Les milieux qui accueillent ces êtres vivants ont en commun d’avoir un caractère biotopique (température, pH, …) anormalement élevé, et il y a donc un nombre assez limité de tels milieux sur la planète : ce sont les sources thermales, les lacs acides, les abysses marines. Pourtant, ces plantes résistantes se présentent, et c’est là en grande partie l’intérêt qu’on leur trouve, sous des formes extrêmement variées. 
Ainsi, dans une source thermale, on trouvera par exemple des bactéries qui résistent à la chaleur par une propriété de leur membrane qui l’isole du milieu ; mais également d’autres qui auront « trouvé » au cours de l’évolution d’autres procédés. 
Ainsi, l’étude des extrêmophiles en général pourrait être une mine d’or pour trouver de nouveaux procédés auxquels l’homme n’aurait pas pensé, en reproduisant ceux présent dans la machinerie cellulaire de ces organismes bien particuliers. 

2.       Le biomimétisme, ça marche vraiment ? 

Aujourd’hui, on utilise indéniablement les extrêmophiles comme outil dans un certain nombre de procédés qui relèvent soit de la recherche, soit directement d’applications industrielles. L’exemple de la séparation des brins ADN a déjà été donné, mais d’autres applications comme les piles à combustible microbiennes, ou la restauration d’écosystèmes sont en développement actif. Cependant, toutes ces applications sont plus basées sur une exploitation du matériel extrêmophile qu’une inspiration ou un mimétisme des mécanismes. De manière générale, il est encore trop difficile de reproduire à l’identique un mécanisme de défense ou d’intégration dans un milieu extrême. Le plus simple reste alors d’utiliser directement l’extrêmophile entier, ou bien des composés dérivés. 
Ainsi, on ne peut pas aujourd’hui parler de biomimétisme dans le cadre de l’étude des extrêmophiles, ou du moins pas de manière aussi claire que pouvait être le rapport entre un avion et une chauve-souris. En effet, puisqu’il s’agit exclusivement de micro-organismes, le lien est beaucoup moins clair, et il faudra attendre le recul et la maturité de ces technologies pour juger si on s’est réellement inspiré de ces êtres vivants ou s’il s’agissait d’une simple exploitation. 

3.       Technologie accessible à tous ?  

On peut tout de même émettre des réserves, ou du moins présenter les limites de cette branche en évolution (l’étude des extrêmophiles), la première étant la difficulté de l’accessibilité des ressources biologiques pour les applications industrielles. L’accès est ouvert à des fins de recherches mais très régulé à des fins industrielles et biotechnologiques. 
De plus, l’accessibilité aux ressources est très inégale à travers le globe ; pour une raison d’abord évidente qui découle du fait que la plupart des écosystèmes extrêmes sont rares et ne sont pas présents dans tous les pays et climats, et sont souvent considérés comme du patrimoine. Ainsi, les USA, la Nouvelle Zélande et l’Islande interdisent déjà tout prélèvement d’extrêmophiles sur leur sol, et on peut prévoir que d’autres pays protègeront cette ressource par leurs lois. S’ajoute à cela la nécessité fréquente de disposer d’équipement spécialisé, qui n’est pas disponible dans tous les laboratoires. 
Ainsi, les extrêmophiles s’avèrent être une solution prometteuse pour un certain nombre de problèmes actuels mais il faudra attendre que la discipline soit installée et généralisée pour pouvoir l’affirmer avec certitude. 




[1] Berthier Sylvie, Péan Valérie, Les OGM à l’épreuve des arguments, Quae (Édition Kindle), 2011, p.268.

[2] Comme le disait Alphonse Allais : «Le comble de la prudence : Marcher sur les mains de peur de recevoir une tuile sur les têtes ». Heureusement, le ridicule ne tue pas.


[3] CLIVE, James. État mondial des plantes GM commercialisées: 2011. International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications (ISAAA), ISAAA Briefs, no 43 : Résumé [lien: www.isaaa.org/resources/publications/briefs/43/executivesummary/pdf/Brief%2043%20-%20Executive%20Summary%20-%20French.pdf ]


[4]Houdebine Louis-Marie, « Le débat sur les OGM, quel rapport avec les OGM ? », Raison présente, n°161, 2007 p.15-29.

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